Lou et l'île aux sirènes (Masaaki Yuasa - 2017)

Quel bijou
Masaaki Yuasa parviendra-t-il à me décevoir un jour? Pas sûr s'il continue sur cette lancée. Découvert comme beaucoup en 2004 avec Mind Game, puis The Tatami Galaxy, Ping Pong ou encore Devilman Crybaby depuis, je suis raide dingue de la manière dont il aborde l'art et l'animation en particulier. Chacune de ses œuvres s'observe et s'admire à travers le prisme de la folie poétique, de l'humanité chevillée au corps et d'une rage créatrice qu'on se prend dans la figure à chaque trait de crayon. Mieux encore, le bonhomme à ce talent de se réinventer et de proposer de nouvelles choses à chaque fois, et ce même s'il dispose d'un style bien reconnaissable.
Si Mind Game proposait une expérience et des sensations proches de l'orgasme (la séquence finale du film marque sans doute chaque spectateur à vie), Lou et l'Île aux sirènes distille quant à lui une douce euphorie, constante et communicative. Bourré jusqu'à la gueule d'idées de mise en scène et d'animation qu'on ne verra que chez lui, inondé de couleurs, de motifs et de sons qui dansent et s'entrechoquent avec une grâce désarmante, le film est un bonheur visuel et sonore, ce genre de truc dans lequel on se sent instantanément bien et dont on accepterait volontiers de ne jamais ressortir. La vie paisible de ce petit village de bord de mer, les personnages qu'on nous pose clairement et simplement en une superbe introduction, il y a dans cette imagerie de départ, plutôt classique au demeurant, les ingrédients indéniables d'un parfait feel good movie. Lorsque le réal y ajoute son petit grain de folie et quelques séquences musicales dont il est toujours très friand, vous n'arriverez plus à masquer votre sourire, vous taperez même du pied, vous ne pourrez rien y faire ce sera un réflexe immédiat, mais quel beau réflexe.
Car oui ce film est un bijou, il est drôle, émouvant, humain jusque dans la moindre petite goutte d'encre, il s'appréhende comme un petit bonbon qui pétille en bouche, comme une fête pour les yeux et les oreilles. Pour ne rien gâcher, la fameuse Lou du titre est un personnage terriblement attachant, qui réserve quelques petits moments d'une rare tendresse (sa visite nocturne du village avec Kai!).

Vivement le prochain

C'est le premier film de Yuasa que je vois et je ne connaissais pas du tout le bonhomme. Je me suis pris une certaine idée du cinéma dans la tronche Pour rester honnête, j'ai trouvé une partie du métrage assez confuse. Et ce n'est pas la "caméra" virevoltant et poussant l'animation 2D dans ses retranchements qui a amélioré les choses.

Je n'ai pas du tout compris ce que tu as pu trouver confus pour le coup Je trouve même le film étonnamment clair et limpide, que ce soit dans sa construction ou dans le développement de ses personnages, surtout par rapport à Mind Game qui était en son temps beaucoup plus abstrait.