Bon ben ce sera toujours pas pour cette fois
Pourtant j'essaie, je vois ce qui plait, je peux comprendre l'engouement, mais en terme de ressenti je ne peux que rapprocher Charlie Kaufmann de David Lynch dans mon esprit. Des réalisateurs/scénaristes qui ont des qualités indéniables, des tics, des manies, des univers bien à eux, et qui me laissent systématiquement en dehors (enfin presque puisque j'aime tout de même beaucoup
Twin Peaks). Ce surréalisme me parait un peu toc puisque tout est en réalité très écrit, trop écrit, trop théseux et verbeux, presque uniquement construit sur une accumulation de symboles que le spectateur aura alors pour tâche de déchiffrer ou non, suivant son envie de se laisser simplement porter par le délire ou s'il souhaite au contraire tout analyser dans les moindres détails pour comprendre le début du quart de ce qu'il se passe.
Aucune émotion ne se dégage de cette histoire qu'on devine plutôt tragique, [spoiler]
petite parenthèse éthérée d'un homme prisonnier d'une vie assez misérable et qui souhaite juste en finir[spoiler] car chaque séquence est étirééééééééééééeeeeeee en longueur pour que chaque personnage ait le temps de balancer toute ses répliques (la scène avec les glaces mon dieu...). En terme de pitch,
I'm Thinking of ending Things a pour moi la carrure d'un moyen-métrage. Dans le cadre d'un projet de 40-45 minutes la proposition aurait pu être très intéressante, mais cette mode très actuelle du film de plus de 2h15 ça flingue un sacré paquet de trucs quand même.
Je trouve ça doublement dommage parce que formellement j'ai plutôt apprécié. Les déambulations de cette caméra flottante dans les couloirs de la maison des parents, les jeux de lumières et le choix plutôt judicieux du 1.37 pour donner au cadre des allures de petite cage un peu claustro, petite boite à souvenirs et à fantasmes d'un personnage qui y reste coincé. Les petites ruptures de ton visuelles sont sympas aussi, la scène de ballet sort de nulle part et se laisse regarder comme un rêve. Et c'est finalement ça qui me frustre le plus dans ce film, les scènes qui fonctionnent le mieux, celles où la magie opère, où l'émotion s'invite enfin, ce sont les scènes dépourvues de dialogues. Du coup oui je crois que j'ai vraiment du mal avec l'écriture de Charlie Kaufmann.